vendredi 23 novembre 2007

Ce qui s'est dit le 16 novembre dernier


Le 16 novembre dernier s'est déroulé un débat entre Paris et Bordeaux au moyen d'une vidéo-conférence. Ci-dessous, la plupart des interventions.

J'ai beaucoup apprécié notamment les interventions de Philippe Aigrain, d'Anita Rozenholc (j'essayerai de signaler l'article de Gorz qu'elle évoque dès qu'il sera publié), de Paul Boccara. Ivan et Olivier ont également pointé des éléments essentiels. Et bien sûr Jérôme, mais cela fait tellement longtemps qu'on raconte les mêmes trucs...

Une restitution écrite est en cours des travaux de cette soirée.

mercredi 21 novembre 2007

"Il faut être attentif à l'industrialisation de la presse"

C'est cette citation de Nicolas Beytout que Le Monde de ce soir à décidé de mettre en exergue d'une interview faisant suite à la nomination de celui-ci à la tête de DI Group, le pôle médias du groupe LVMH (Bernard Arnault).

La question du journaliste venant en toute fin d'itv était pourtant audacieuse :

- La concentration de la presse écrite entre les mains de grands industriels - Martin Bouygues, Arnaud Lagardère, Serge Dassault... - ne pose-t-elle pas un problème pour la démocratie ?

Réponse de N. Beytout : "Il faut être très attentif à "l'industrialisation" de la presse. Ce secteur est difficile et généralement considéré comme peu rentable. Mais le fait que des industriels s'y intéressent doit être pris comme une chance et non comme un danger. Tout dépend comment un industriel souhaite exercer son pouvoir d'actionnaire."

La question pouvait effectivement dérangeante pour quelqu'un qui a été salarié notamment des trois industriels mentionnés dans la question, ami de l'autre Nicolas (il fût de la fiesta du Fouquet's le 6 mai dernier), actif dans de nombreux think tanks néo-libéraux, ...

Mais la réponse ne manque pas de sel non plus car si Beytout reconnait que la presse est peu rentable, ce que confirme les bilans de la presque totalité des entreprises de presse notamment quotidienne ou encore des gratuits, comment expliquer (et se réjouir avec lui) que "des industriels s'y intéressent" tout de même ? Il y a la un mystère qu'il ne sera pas difficile de dissiper, un autre jour.

Lire aussi sur Acrimed.

lundi 19 novembre 2007

Marche ou grève ?



dimanche 18 novembre 2007

OpenSocial ou GlobalControl ?


Google n'en finit pas d'étendre son emprise sur l'Internet et pourtant, par extraordinaire, Google reste notre ami.

IBM, Oracle, Sun, Microsoft,... ces géants ont été l'un après l'autre l'objet de l'acrimonie soupçonneuse de l'opinion publique : position économique dominante, volonté d'exercer un contrôle global,... Avec plus ou moins de sérieux, nombreux étaient ceux qui s'inquiétaient de la volonté de puissance que ces entreprises d'ailleurs ne cachaient pas.

Avec Google, c'est différent. Elle conserve étonnamment l'image d'une firme adolescente, conciliant par magie une certaine idée de l'intérêt public et d'une réussite économique que semble illustrer sa fabuleuse capitalisation boursière - approchant les 250 milliards US$ (par la grâce de la progression continue de l'action de Google au Nasdaq, on trouve d'ailleurs près de 1.000 salariés de Google dont le portefeuille d'actions de l'entreprise dépasse les 5 millions US$).

Google est donc toujours notre ami alors que sa puissance de frappe ne cesse de progresser :

  • - 60% de l'ensemble des requêtes sur le Web sont traitées par un serveur Google
  • - sa régie publicitaire pèse autant que celles de TF1, M6 et France Télévision réunis.
  • - Google mène une politique un politique classique d'absorption de ses concurrents et de technologies qu'il juge complémentaires : Blogger, Orkut, YouTube, Jaiku, Measure Map, Twitter, Zingku, DoubleClick, Panoramio, Zenter, Urchin, Feedburner, Opera, Writely, Dodgeball.com, Jotspot, Sketchup, Marratech, Greenborfer, etc... (sans oublier le rachat de l'archipel Gogooroa, qui n'est toutefois qu'un canular symptomatique de cette boulimie).
  • - d'une manière générale, Google dispose d'un potentiel de filtrage, de traçage et de contrôle des flux d'information sans précédent : un contrôle qui, pour le moment, ne s'affiche clairement que lorsqu'il s'agit pour la firme américaine de répondre favorablement aux injonctions de filtrage, notamment des gouvernements chinois ou thaïlandais.
Monstre à sang froid, Google cultive d'autant plus cette image adolescente de rebelle du Web (une stratégie adoptée précédemment par Apple dans sa lutte contre l'ogre Microsoft) ce qu'illustre magnifiquement le feu de camp organisé pour présenter publiquement l'application qui se situe au coeur de la stratégie de développement du groupe pour les prochaines années : OpenSocial. Loin des grandes messes De Bill Gates ou de Steeve Balmer, de sympathiques développeurs en chemise à carreaux ont exposé les grandes lignes de ce qui est présenté comme une révolution moins technique que sociale.

OpenSocial : quid ?

D'un point de vue technique

Il s'agit pour Google de bâtir une plate-forme commune d'applications Web (API) à partir de langages ouverts et largement maitrisés par la communauté des développeurs (Ajax : Javascript, HTML, XML HTTP Request) et permettant aux différents réseaux dits "sociaux" (Orkut, MySpace, Ning, Viadeo,...et bien sûr Google) d'être interopérables. Ainsi, les applications pourront être partagées, à commencer par toutes celles basées sur le profiling, c'est à dire les données stockées dans les profils des utilisateurs de ces sites (informations personnels, contacts et réseaux relationnels, etc..). Le tout au nom des principes martelés par Google : "nous voulons rendre le Web meilleur, plus simple, plus ouvert, etc.."

D'un point de vue économique

Le premier avantage, circonstanciel, d'OpenSocial pour Google, c'est qu'il constitue une riposte à son rival FaceBook qui a pris quelques longueurs d'avance en matière de profiling avec sa technologie propriétaire et qui bénéficie dorénavant du soutien de Microsoft (entré dans le capital récemment). OpenSocial lui permet également de poursuivre sa stratégie d'externalisation (par rachat ou dans ce cas précis par la mobilisation de la communauté de développeurs) et de réduire ainsi les coûts de développement des applications qu'il sert. Plus fondamentalement, OpenSocial placera Google au centre des échanges de flux et de données personnelles sur les utilisateurs c'est à dire à une place décisive pour opérer le ciblage comportemental dont les publicitaires ont besoin... et dont Google fait partie et entend prendre la tête.

Comme TF1 dont l'activité n'est pas de faire de la télévision mais de vendre "du temps de cerveau disponible", la stratégie de Google est finalement moins de révolutionner l'Internet, que de révolutionner la publicité comme l'illustre l'expression florissante de nos jours de "Publicité 2.0" en écho au fameux "Web 2.0".

D'un point de vue idéologique

La multiplication des applications, des usages et des utilisateurs de réseaux dits "sociaux", s'appuie sur une aspiration aux proportions inédites dans l'histoire de l'Humanité. Partage, rencontre, échange, idées et créations librement diffusées, etc.. bref, l'expression d'un désir de réalisation personnelle en dehors de tout cadre marchand. La captation de ce désir est sans doute la plus grande victoire de Google, c'est une victoire idéologique qu'il aura pu (provisoirement ?) gagner sans grande difficulté, le terrain étant laissé vacant par toutes les puissances publiques et démocratiques, à commencer par la France, qui auraient là matière à inventer et à déployer de nouveaux services publics, au service de l'intérêt général et du développement de chacun.

A quand la riposte avant que nous soyons tous engooglés ?

jeudi 15 novembre 2007

The Cave

Chaque année, la cité de la Musique semble vouloir accueillir le compositeur américain Steeve Reich.

Hier soir, il représentait une oeuvre mêlant musique et vidéo, The Cave, composée au début des années 90. Assez étrange, une sorte d'opéra documentaire et multimédia, une enquête en trois parties sur les traces d'Abraham, d'Isaac et d'Ismael, de Sarah et d'Hagar. A partir des mémoires "spirituelles" d'israeliens, de Palestiniens et d'américains, mais aussi d'extraits de l'ancien Testament ou du Coran, s'expose une génèse commune mais polyphonique et qui peut-être tente d'éclairer l'Histoire contemporaine du moyen Orient. Qui est était Hagar ? "Une régugiée", répond une palestinienne. Qui sont les fils d'Ismaël ? "Ils sont dans la rue", répond un colon juif.





Mais je dois dire que je fus moins touché que l'an passé, lors de la représentation du cultissime "Music for 18 musicians" à découvrir d'urgence pour ceux qui pensent que la musique contemporaine, c'est nécessairement chiant et pompeux.



D'ailleurs, nombreux sont ceux qui ont pensé à le remixer, comme le montre l'extrait ci-après :


lundi 12 novembre 2007

Quelle place du savoir dans la société et dans l’émancipation de chacun-e ?

Quel point commun entre la grève entamée par les scénaristes à Hollywood, la colère des étudiants qui multiplient en ce moment les assemblées générales dans les facs, le mouvement lancé en France et en Europe par des journalistes qui entendent défendre leur profession, le refus de l'ISO d'accorder le statut de standard au format OpenXML de Microsoft, l'attaque des groupes UGC et MK2 contre le cinéma Méliès de Montreuil, ou encore les acteurs de l'Internet non-marchand qui redoutent les préconisations que la commission Olivenne s'apprête à rendre publique ?

Nombreux sont celles et ceux qui ont conscience des mécanismes qui se mettent en œuvre à un niveau mondial et résistent à une vision libérale et marchande de la place des savoirs, des connaissances et de l'art dans la société. Et des alternatives s'organisent. Pourtant, la gauche politique semble absente de ce débat, de ces combats et de réponses politiques. Tout laisse à penser que la culture, le savoir, les médias... n'occupent pas une place centrale dans ses préoccupations, son projet.

C'est avec l'ambition d'ouvrir ce chantier, avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent que le parti communiste français prend une initiative. Celle de deux rencontres simultanées et en duplex entre l'université Bordeaux I et Paris III, le vendredi 16 novembre 2007 à 18h30. Cette initiative trouvera des prolongements, dans les mois à venir, au travers d'auditions, de rencontres publiques et d'élaborations communes.

Plus d'information

mardi 6 novembre 2007

Journalistes, le ras le bol


Lundi 5 novembre, dans toute l'Europe, les journalistes manifestaient. Dans l'union européenne, mais aussi et surtout dans l'union syndicale. SNJ, SNJ-CGT, CFDT, CFTC, FO... ensemble pour défendre l'idée que la liberté de la presse commence par la liberté des journalistes, et donc par la lutte contre la précarisation incessante dont ils sont l'objet.

Dans toute l'Europe et toute la France, et notamment à l'Assemblée Nationale, ils ont porté des revendications pour réduire le précariat des journalistes et donner plus de transparence à la capitalisation des entreprises médiatiques.

J'étais présent lors de la rencontre d'une délégation syndicale avec Marie-George Buffet, député de Seine-Saint-Denis. Les analyses des uns et des autres m'a semblé à la hauteur des enjeux, on pourrait dire civilisationnels. Sur fond des marchandages de Bernard Arnault pour se débarasses de la Tribune et acquérir Les échos, les propos des journalistes et professionnels présents prenaient une dimension beaucoup plus politique que je ne m'y attendais.

Il faut donner à leurs propositions toute la portée qu'elles peuvent avoir. A travers une loi. Les socialistes ont du acquiescer aussi : proposons leur d'y travailler ensemble, nous verrons bien.

Une pétition est en cours. Pour la signer : http://www.intersj.info/

dimanche 4 novembre 2007

Après le silence

Après 5 mois de silence et un déménagement sur leblogfrank.blogspot.com (laissant derrière moi frank.gauchepopulaire.fr, je cède au moins provisoirement aux attraits de Google), je reprend la parole ici, une parole que je voudrais, si je le peux, plus relachée.

5 mois, ce n'est pas que le temps du K.O, c'est aussi le temps de la digestion. Le temps de la réflexion peut maintenant, peut-être, commencer.

Nous verrons. Par exemple sur AlternativeForge, un espace inédit de libre publication des militants communistes, en ces temps de préparation de congrès.

Mes points de vue comme élu chellois

Publications et divers textes