lundi 29 septembre 2008

Marche du 27



Une bien belle manif que celle organisée par le PCF ce samedi 27 septembre, du Medef à l'Elysée.

Coup de chapeau à l'agence Associated Press dont le communiqué réussi le tour de force de n'annoncer que quelques centaines de participants et d'asséner : "Marie-George Buffet peine à mobiliser". Sans oublier France 3 région Ile de France, pour lequel nous étions "plusieurs" à cette manif. Toujours aussi drôle. Merci aussi à TF1 et France 2 qui sont sagement restés muets quant à cet événement.

Pour ceux qui veulent voir combien ça fait, "plusieurs".

jeudi 4 septembre 2008

Tiens ?


La peinture italienne est toujours pleine de surprises.

Croisées, ces deux vieilles connaissances cachées dans les feuillages d'une fresque.

C'était à Arpino, chez le père d'un ami accueillant et qui désespère de la gauche italienne.

mercredi 3 septembre 2008

Sortir du récitatif

Pouvons-nous réussir à transformer le Parti Communiste Français, en faire une force politique de premier plan porteuse d'espoir pour aujourd'hui et pour demain ? La question est dans toutes les têtes. Les premières réponses ne sont pas toujours sans arrières pensées :

- Parce que l'immense majorité des communistes le souhaite certains le proclament a priori et s'en font les champions, parfois au terme d'analyses simplistes et d'appel aux règlements de compte avec des directions forcément (ir)responsables. La promesse de ces derniers pour l'avenir sera de garder le temple contre vents et marées.

- Puisque nombre de militants en doute, d'autres l'excluent de facto et jouent opportunément la carte de l'aventure, de l'esprit pionnier dans lequel nombre de communistes veulent toujours se reconnaître. Allons plus à l'ouest, les terres y sont plus vertes.

Mais ni la figure du pionnier, ni celle du gardien ne semblent convaincre absolument, et c'est d'abord le doute qui domine. L'ampleur des défis à relever, le poids des valises de plomb, sans compter l'offensive idéologique et médiatique contre le PCF, tout concoure il est vrai au découragement de beaucoup de camarades qui, pour partie, ne se croient plus capables de remonter au vent de l'histoire. On a beau s'être mithridatisé contre le discours organisé qui proclame partout notre mort, le doute s'est enraciné profondément.

Car au delà du matraquage, les faits sont têtus et la lucidité semble en effet ordonner ce regard pessimiste qui longtemps a manqué pour nous permettre de prendre la mesure de notre déclin et réagir. Il faut en quelque sorte s'en réjouir. Mais cette sombre perspicacité suffira-t-elle ? Si l'on en croit Gramsci qui invitait à « allier le pessimisme de l'intelligence à l'optimisme de la volonté » il me semble que non. Et les contributions de ceux qui s'inscrivent dans ce qu'il était autrefois convenu d'appeler les « rénovateurs », contributions qui ont souvent mon attention et parfois ma sympathie, me semblent très largement bancales de ce point de vue. Peut-être est-il compréhensible que le volontarisme pusillanime ou calculé des uns pousse les autres à surenchérir dans le discours de la débâcle et de la table rase. Mais il n'est pas sûr que cela profite au débat. Cela conduit à concentrer notre attention sur la question des formes qui sont certes décisives, mais en oblitérant au bout du compte celle des contenus. Et vice versa par effet de riposte.

Un engrenage verbal qui conduit de toutes parts à une exhortation vague au « nouveau » (nouveau parti pour les uns, nouveau projet pour les autres) sans que les débats ne permettent d'esquisser véritablement les contours ni de l'un, ni de l'autre, chaque chapelle ricanant de la vacuité de l'autre. Et tout cela au plus grand désarroi d'une majorité de militants dont j'ai dit qu'ils étaient traversés d'autant d'espoirs que d'inquiétudes.

Ce clivage (que je présente certes de manière un peu simpliste) qui monte en puissance entre nouveau parti et nouveau projet/stratégie me semble conduire à une impasse. A l'évidence, il nous faudra travailler sur l'ensemble de ces terrains pour pouvoir éclaircir nos débats et avancer enfin. Mais parce que je n'écarte a priori aucun scénario ni sur l'avenir de notre organisation (novation, réinvention ou dépassement), ni sur la méthode (rupture ou processus), je crois en définitive que l'urgence est au travail d'analyse de l'état du monde et de la société et des réponses nouvelles à y apporter. Il n'est que de voir, malgré l'enthousiasme bien naturel qui accompagne la création du NPA, que se profilent déjà chez ses supporters des interrogations tant sur une stratégie superbement impuissante que sur un projet abstraitement révolutionnaire. Et l'on est fondé à penser qu'elles grandiront dans les prochains mois.

Poser ces questions de fond et construire des réponses politiques, si nous le faisons bien sûr avec sincérité et sans tabou, ce n'est donc pas noyer le poisson. C'est un impératif durable et qui ne peut que nous conduire « dialectiquement » à évoquer les formes qui en seront le creuset, toutes les formes, forcément nouvelles.
L'université d'été de Vieux-Boucau, à laquelle j'ai pu participer, nous en aura donné l'occasion. J'en doutais. Mais il m'a bel et bien semblé que nous sommes parvenu à sortir des appels incantatoires au « nouveau » pour pointer enfin des terres, espérons-les fertiles, et jusqu'alors inexplorées, du moins par nous-même, du moins collectivement. Ce n'est certes qu'un début mais nous avons commencé à sortir de notre raison ordinaire, du corpus familier de nos débats.

Il y avait chez les participants une envie de surprise, d'échapper au chapelet des convictions rebattues, presque le désir de se mettre en danger ou plutôt de « changer sans se perdre » pour reprendre le mot que Marie-George Buffet emprunta à juste titre à Edouard Glissant. Sortir du récitatif pour une recherche sérieuse mais laissant aussi place à l'improvisation, à l'intuitif, aux détours et aux brèches, bref à tout ce dont la pensée à besoin pour se construire, se réarmer.

Mes points de vue comme élu chellois

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