vendredi 4 septembre 2009

Intervention au Conseil national

Ci-dessous le texte de mon intervention au Conseil national du PCF (4 septembre 2009), à propos des élections régionales.

Les régionales approchent.

Serait-il sérieux, au regard de toutes les batailles menées dans les assemblées régionales par des dizaines et des dizaines d'élus communistes et apparentés pour arracher des avancées sociales, écologiques et démocratiques, serait-il sérieux que nous abandonnions tout ce travail, que nous le laissions sans suite, sans perspective...?

Serait-il raisonnable de laisser la droite prédatrice s'emparer d'une seule de ces régions, de la mettre finalement aux commandes des rares espaces qui lui échappent encore largement. Alors même que le projet gouvernemental sur la réforme des collectivités dévoile toute sa malignité libérale et autoritaire, serait-il possible de ne pas lui disputer par tous les moyens ces espaces de résistances possibles que sont les régions ?

La réponse ne peut faire aucun doute. Pas pour défendre en soi un réseau de positions pour notre organisation, mais parce qu'en ces temps de crise planétaire, une nouvelle offensive victorieuse de la droite balayerait durablement toute alternative pour notre peuple.

Le piège est pourtant là. Et la direction du NPA à qui il ne suffit plus de taper sur le parti communiste et qui s'en prend aujourd'hui aux syndicats pour s'octroyer des brevets révolutionnaires, s'y précipite.

Je n'ai aucun doute sur notre capacité à éviter cet écueil. C'est chez nous, pour ainsi dire, génétique.

Mais il en est d'autres. Et ils sont probablement aussi sournois.

Après avoir pliée presque sans combattre devant l'offensive sur les primaires menées par quelques journaux et leaders de think tanks, la résolution du PS à tenir le cap de résistance et d'inventivité que nous nous proposons de construire est-elle crédible ? Dans les universités d'été, le discours gauchit, mais il atterrit bien vite sur des mesures que l'on croit droit sortie du programme de Jospin. Ne nous forçons pas à croire qu'il serait possible avec cette gauche, de construire quoique ce soit avant d'avoir adossé notre projet à un mouvement le plus enraciné possible dans notre peuple et dans ce qui reste d'une gauche de combat : il faut mener, partout où c'est possible, cette bataille politique.

Pour cela, nous avons un espace, non pas figé, mais vivant.

Ce Front de gauche qui, quoiqu'on en pense, est devenu un repère politique pour nombre de militantes et militants : beaucoup des nôtres, ceux d'ailleurs, et surtout pour nombre de ceux qui, sans désespérer définitivement de la gauche, se reconnaissent moins dans ses composants que dans ses interstices.

De ce Front, beaucoup attendent, et ils attendent beaucoup. L'initiative du 3 juillet le confirme : au delà d'une défiance réelle face au PS, c'est le désir d'alternative qui prime. Notre responsabilité est grande de ne pas laisser stériliser cet espoir qu'une partie de l'extrême gauche voudrait capter. Partout où cela sera possible, c'est à dire je l'espère dans toutes les régions, il doit porter au premier tour une alternative aux volontés hégémoniques qu'expriment le PS et les verts. C'est aussi en menant cette bataille, que nous créerons les meilleures conditions pour battre la droite au second tour.

A partir des initiatives proposées par Pierre, en permettant à ce Front de grandir, d'incarner dans cette obscurité qui fait que plus personne ne sait qui est qui et qui défend quoi, une volonté claire de résistance, de rupture et de construction, les communistes feront œuvre utile, en définitive pour faire bouger et donc clarifier les lignes. Profitons de la fête de l'Humanité pour envoyer un signe clair en ce sens.

Mes points de vue comme élu chellois

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